Selon plusieurs études, les Jordaniens utiliseraient pas moins de 3 milliards de sacs en plastique par an, dont seuls 20 % sont recueillis et traités dans des sites d’enfouissement des déchets. Il est évident que la prise urgente de mesures dans le sens d’un abandon de l’utilisation des plastiques à usage unique n’est plus à démontrer.

En 2020, en collaboration avec le Global Green Growth Institute (GGGI) et d’autres parties prenantes clés, le ministère jordanien de l’Environnement a mis au point un « Plan d’action pour une croissance verte du secteur de la gestion des déchets » (Waste Sector Green Growth National Action Plan – Waste GG-NAP 2021-2025), qui repose sur la vision de la Jordanie d’une croissance verte, à savoir une croissance économique durable, respectueuse de l’environnement et soucieuse de l’inclusion sociale. Aussi, la mise en œuvre du plan d’action doit impérativement passer par des initiatives concrètes, visant à soutenir l’économie circulaire et également à encourager des pratiques judicieuses en matière de gestion et de traitement des déchets dans le pays.

L’équipe du projet WES (Water and Environment Support) mis en œuvre dans le voisinage Sud de l’instrument européen de voisinage (IEV), financé par l’Union européenne, vient de démarrer une intervention d’assistance technique dans le but d’aider la Jordanie à mettre en œuvre son programme pour une économie verte et circulaire et l’abandon progressif des plastiques à usage unique (PUU), tant dans la sphère privée que dans la sphère publique, notamment en matière commerciale, selon une démarche stratégique et systématique. Elle entend assister le ministère de l’Environnement dans l’élaboration d’une feuille de route pour le développement de partenariats public-privé.  Cette intervention d’assistance technique sera assurée par une équipe d’experts nationaux et internationaux, qui s’appuiera notamment sur les bonnes pratiques et mesures politiques qui ont fait leurs preuves s’agissant de la réduction de l’utilisation et, à terme, de l’abandon progressif des PUU.

Le professeur Michael SCOULLOS, chef de l’équipe du projet WES, a indiqué au cours de la réunion de lancement de cette intervention, qui s’est déroulée en ligne le 26 avril dernier (26/04/2021), que l’équipe du projet avait mis au point cette activité concurremment avec une activité « jumelle », destinée à faire du « green banking » [options bancaires écologiques] le vecteur d’une planification intégrée des stratégies environnementales en Jordanie. « Nous sommes très heureux de pouvoir aider la Jordanie à mettre en place une démarche concrète, qui permette de traiter la problématique des PUU et les solutions et alternatives possibles à ces plastiques, d’une part, avec, d’autre part, la question des partenariats public-privé et des investissements verts, vers la mise en œuvre d’une économie circulaire. Nous entendons bien contribuer à la mise au point de méthodes réellement pratiques, applicables, et à l’élaboration d’une réglementation adaptée à l’appui de cette démarche. »

Omar ABU EID, qui représente la délégation de l’Union européenne en Jordanie, a indiqué que le pacte vert pour l’Europe, présenté par la Commission européenne en décembre 2019, constituait aujourd’hui la feuille de route pour toutes les initiatives futures de soutien et d’action de l’Union européenne. « Nous voulons aussi travailler sur ces questions avec nos partenaires en Jordanie. Notre objectif, c’est de veiller à une relance verte de l’économie après la pandémie de COVID-19. Il nous faut travailler à la préservation, à la pérennisation de nos ressources, dans une optique de développement durable. Et donc, la question de la gestion et du traitement des déchets, notamment des plastiques à usage unique, est cruciale. »

Mohammad KHASHASHNEH, secrétaire général du ministère jordanien de l’environnement et point focal du projet WES, a indiqué, au cours de la réunion, que la Jordanie avait déjà pris certaines mesures pour lutter contre les PUU. « Toutefois, nous sommes encore loin du but. Nous envisageons d’intégrer d’autres mesures à la nouvelle feuille de route. » M. KHASHASHNEH a ajouté que son ministère avait tout à fait conscience de l’importance du pacte vert pour l’Europe et était extrêmement reconnaissant à l’Union européenne pour son soutien indéfectible.