La mer Méditerranée est l’une des mers les plus polluées au monde, une pollution due avant tout aux déchets plastiques et aux plastiques à usage unique. Dans le cadre du Plan régional sur la gestion des déchets marins en Méditerranée, adopté par les Parties contractantes à la convention de Barcelone, l’Algérie elle aussi s’attaque à ce problème grandissant. En effet, ce plan impose aux pays de la Méditerranée d’inclure des mesures de lutte contre la pollution marine dans leurs plans d’actions nationaux respectifs. Ainsi, l’Algérie a déjà mis en œuvre plusieurs mesures pilotes dans ses ports et dans différentes zones pilotes.

L’équipe du projet WES (Water and Environment Support / appui dans les domaines de l’eau et de l’environnement), financé par l’Union européenne, vient de démarrer une intervention en Algérie, qui portera très précisément sur les dispositifs de surveillance de l’évolution de la pollution et les mesures à mettre en place en réponse à cette problématique. Grâce à une surveillance exhaustive, l’Algérie sera en mesure de prendre des décisions avisées et de déterminer les mesures à prendre en priorité pour arriver à résoudre le problème de la pollution marine.

L’équipe du projet WES mettra en œuvre cette intervention en collaboration avec le ministère algérien de l’Environnement et le Conservatoire National des Formations à l’Environnement (CNFE). Madame Malika BOUALI, directrice générale du CNFE et point focal du projet WES, a tenu à rappeler, à l’occasion de la réunion de lancement, que l’état écologique du milieu marin en Algérie exige un engagement fort de la part de tous les acteurs pour lutter contre la pollution marine. « En Algérie, il est urgent d’adopter de nouvelles mesures de gouvernance pour la zone littorale, qui est soumise à des pressions intenables. L’Algérie tient à respecter son engagement au titre de la convention de Barcelone et, à cette intention, le ministère de l’Environnement a lancé un certain nombre d’actions, y compris des campagnes de sensibilisation, destinées à lutter contre les déchets marins et les plastiques à usage unique. Nous espérons que l’équipe d’experts du projet WES pourra nous aider à renforcer encore la capacité des différents acteurs à soutenir la mise en œuvre des politiques environnementales destinées à éliminer les déchets marins et à protéger les zones littorales ».

Thomais VLACHOGIANNI, expert en pollution marine au sein de MIO-ECSDE [Mediterranean Information Office for Environment, Culture and Sustainable Development – Bureau méditerranéen d’information en matière d’environnement, de culture et de développement durable], l’un des membres du consortium du projet WES, qui sera chargé de diriger cette intervention en collaboration avec Salim BOUCHENTOUF, expert algérien, a indiqué que cette intervention servirait surtout à faire en sorte que les efforts déployés par le Maroc pour respecter ses engagements au titre du Plan régional sur la gestion des déchets marins en Méditerranée et du Programme de surveillance et d’évaluation intégrées de la mer et des côtes méditerranéenne (IMAP) de la convention de Barcelone aboutissent. Elle verra la production de données utiles, qui répondent précisément à l’usage auquel on les destine, sur les quantités, les types, la composition et les sources des déchets présents à la surface de la mer (en zone pélagique) et des déchets reposant sur les fonds marins (en zone benthique). Les données produites seront ensuite utilisées pour déterminer et hiérarchiser les mesures d’atténuation à inclure dans le plan de gestion et de réduction de la pollution marine due aux déchets que l’Algérie entend adopter et mettre en œuvre.